L’année 2020 a bien démarré en ce qui concerne la collecte des produits pierre-papier tels que les SCPI et les OPCI. Celle-ci a même été très satisfaisante au cours des deux premiers mois. Cependant, la crise financière et économique liée au Covid 19 a freiné cet engouement des investisseurs pour ces sociétés civiles de placement immobilier ainsi que pour les organismes de placement collectif immobilier.
Le premier semestre a ainsi fait état d’une baisse tangible de la collecte, estimée à environ 8% par rapport à celui de l’année précédente, et qui se chiffre à seulement 5 milliards d’euros pour ces deux actifs.
Une collecte de moins de 3.5 milliards d’euros pour les SCPI
Les investisseurs ont préféré faire profil bas en ce qui concerne la souscription aux SCPI pour adopter l’attitude du « wait and see ». Cela, qu’il s’agisse de celles de la famille des « fiscales » ou des SCPI de rendement, puisque la collecte n’atteint même pas les 3.5 milliards d’euros au 30 juin 2020. La baisse est d’environ 18% comparée à la collecte de 2019 à la même période. Quant à la collecte nette pour l’ensemble des SCPI au 30 juin 2020, elle est de 875 millions d’euros : une chute de presque 50% si l’on compare le volume des souscriptions à celui des 6 premiers mois de 2019.
Par ailleurs, toujours face à la crise économique provoquant l’effondrement des actions et de la majorité des produits boursiers, nombreux sont les souscripteurs ayant cédé à la panique. Ceux-ci ont alors préféré revendre leurs parts sur le marché secondaire, dont le montant total s’élève à environ 575 millions d’euros. On enregistre une forte augmentation des échanges de ces SCPI de seconde main, qui est évaluée à 22%, toujours par rapport au premier semestre de 2019.
Les SCPI les plus touchées
Ce sont celles qui se servent d’immobiliers de tourisme qui ont subi des lésions plus ou moins évidentes, en raison de la suspension de tous les vols commerciaux sur l’ensemble du territoire. Le confinement total décrété s’est également conjugué à ces mesures prises sur l’aviation et sur le secteur touristique. Les taux d’occupation des hôtels ont fortement chuté, voire ramené à un taux nul.
Les locataires des immeubles du secteur hôtelier sont ceux qui ont été le plus en difficulté, dont une grande majorité a dû demander le report des loyers. Toujours est-il que les SCPI ne s’appuient pas uniquement sur ce type d’immobilier et qu’elles diversifient leur patrimoine. Ainsi, elles ont dans l’ensemble réussi à maintenir le cap grâce aux autres types d’immobiliers qui continuent à générer des loyers.
Des rendements également en chute
Les rendements ont eux aussi connu un affaiblissement palpable. Ce glissement du TDVM est estimé en moyenne entre 0.8% et 1.2%, toujours sur le premier semestre 2020. Ce phénomène a été causé par le déclenchement de plusieurs événements. Par exemple l’augmentation des échanges de SCPI de seconde main entraînant une révision à la baisse du prix de la part et le non-versement des loyers par les locataires en difficulté, impactant ainsi le taux d’occupation financier.
Pour l’investisseur lui-même, le rendement net de son portefeuille pourrait également avoir connu un amoindrissement notoire, dans la mesure où certaines SCPI se sont abstenues de distribuer des dividendes sur le premier trimestre.
Une reprise progressive des activités
C’est depuis le déconfinement en mai 2020 que les activités reprennent progressivement pour l’ensemble des locataires des SCPI. L’économie est en voie de relance, et les loyers reportés sont progressivement recouvrés. Selon les recommandations de l’Autorité des marchés financiers cependant, les sociétés de gestion ont renoncé aux loyers des TPE les plus fragilisées pendant la période de crise, soit l’équivalent de deux mois de carence en revenus locatifs pour ces types de locataires.